Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Mais mes deux pieds sont bien sur terre et je me garde d’une complaisance à ce trouble. (Dernière minute : Vicky est bien partie, un peu rassérénée, et Claude reste, un peu courageux et … décidé. Voilà ; voilà tout ça ; tout ça qui illustre ô combien que la pression ça existe, je me sens plus légère !) Je lis en ce moment le N° d’automne de « La Nouvelle Revue de Psychanalyse » ; je t’en ai parlé je crois : psychanalystes issus il y a longtemps du « lacanisme », très amis de certains – les meilleurs – de l’Institut, et non analystes venus d’horizons variés. Aucun éclectisme, mais une démarche à la fois exigeante et ouverte « au nouveau » sans réticence ni crainte. Et je me rends compte à quel point l’essentiel c’est cette démarche, qui met à sa juste place le fait que tel ou tel article soit discutable, que dans tel autre il y a trop de ceci et pas assez de cela, toutes choses qui peuvent concourir à la démarche… Quant à moi là-dedans, voici : ce matin, comme souvent, cette sorte d’effervescence à l’instant du petit-déjeuner, et dont je t’ai quelquefois parlé en te disant « ça s’écrit en moi » ; cette fois je l’ai vécue différemment, moins passivement en quelque sorte, moins comme une manière de jeu ; ne serait-ce pas un travail que permet cette transition entre sommeil et vie active, cet espace encore libre d’un mental qui n’a pas eu le temps de prendre le pas ? Travail, c’est en tout cas ainsi que je souhaite la considérer, sans toutefois y mettre le moindre volontarisme qui irait à l’encontre de la spontanéité de cette manifestation. Et j’y tiens d’autant plus que ce matin ton texte était très présent, parvenu ici à ce stade des « secondes lectures » si je puis dire. Hier déjà, deux mots de celui-ci m’ont sauté à l’esprit soudain : « l’anarchie divine » ; j’ai été empêchée de rechercher la page où tu en parles, mais je ne le regrette

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