Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Lundi 19

Nous allons peu souvent au cinéma, si bien que quand nous y allons ça vaut le coup en général. Hier nous avons vu « Amadeus » de Milos Forman. Un film superbe, merveilleux. En sortant, j’éprouvais un sentiment profond de complétude en me disant que l’espoir était vraiment permis, là, présent, avec d’un côté ces sciences dont tu me parles, et de l’autre cette possibilité de certains sommets atteints par certains metteurs en scène – et pour relier ces deux extrêmes et les entraîner, des êtres comme toi. Cette nuit j’ai rêvé de toi à l’âge de 10 ans environ et c’était d’une vérité, d’une exactitude, d’une présence extraordinaires !

Je suis avec toi, avec tout plein de tendresse,

Colette.

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Lundi 26-11-84

Aimé,

… Lundi dernier Elie s’était invitée à la maison pour entendre et voir Jessie Normann qui passait à la télévision ; jamais je n’aurais pensé qu’on puisse ainsi rester trois heures subjugués, ravis, investis par cette voix superbe, et cette femme belle comme les plus belles sculptures faites d’une matière tangible, ce corps dont le « volume », l’ampleur, semblaient au service d’une stature royale et si présente !

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