Lettres à Divakar jusqu'à 2005
Le 22-10-84
Aimé,
Alors j’ai lu ton texte, en première lecture. Avant de t’en parler : au Seuil, un doute - s’ils ont en effet édité Satprem, ce sont ses romans. Cependant, la personne avec qui j’ai eu un contact tient à le lire, malgré cette réserve de départ ; une lecture « officieuse » pour éviter que ton texte traîne dans le courant des manuscrits en attente, et prioritaire… J’aurai sa réponse le 7 novembre. Si d’emblée elle voit qu’il est en dehors des « normes » du Seuil, je le déposerai chez Laffont… Le « nous » : mon inévitable identification, ma participation. « Nous » sommes face aux éditeurs ; au, ou aux lecteurs, à leur regard individuel ; aux conjonctures commerciales – et je ne veux rien préjuger à partir de ma lecture et de ce qu’elle m’a apporté. Le « je », c’est la lectrice, aussi impartiale que possible à côté de ce « nous ». … Je crois être assez bien parvenue à séparer en moi le « nous » du « je ». Sans du tout perdre de vue l’unité de ce texte, j’en vois deux versants : Tout d’abord ce souffle poétique qui se déploie dans une première phase, puis qui continue d’habiter le reste. Cela m’a donné une grande, grande joie ! Et j’en viens à me demander si un « souffle » authentique n’est pas en lui-même poétique, en raison de son authenticité, de l’élan qui le porte et le fait jaillir. C’est très beau.
Puis le versant de la réflexion.
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