Lettres à Divakar jusqu'à 2005
Avant d’en venir à ce qu’il m’a inspiré et qui me semble important, une petite critique : en quelques endroits le style gagnerait à être resserré. Le jet qui a porté, lancé ta poésie, se suffit à lui-même ; cette poésie est ou n’est pas… Par contre la prose, ici, appelle à quelques endroits et afin d’être à la hauteur de la poésie, un second jet. Quant à la réflexion, à la pensée, j’espère parvenir à te dire ce que j’éprouve et qui – malgré ce que je savais ou croyais savoir – est une découverte. Réflexion profonde, donc. Mais nullement cet « approfondissement » dont je te parlais récemment, cher à tant d’intellectuels dont la pensée creuse indéfiniment. Tu fais un retour, ou plutôt tu pars des grandes vérités, des grandes, des simples évidences, et tu invites à penser large, vaste, profond. Et le Réel se présente d’emblée différemment. (Le Réel et la liberté) Que ce soit une découverte pour moi m’incite à beaucoup réfléchir. Et du coup je me demande lequel choisir de ces deux publics : celui qui pense profondément à partir de ses complexités et complicités intellectuelles auxquelles il devra renoncer ne fut-ce que le temps de sa lecture ? Ou celui qui vit les choses à un niveau plus direct et qui découvrira qu’il peut les vivre et les penser d’une manière plus vaste et plus réelle ? Et cela, soumis au seul regard d’un, ou deux, lecteurs d’une maison d’édition. Seulement … la formule « advienne que pourra », eh bien, je découvre que si l’on est bien situé, bien « centré », ce sont des mots très puissants. Ils vont précisément, comment dire, dans le sens, dans le droit fil de ton texte.
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