Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Samedi 13-10-84

Aimé,

Alors il est là depuis tout à l’heure ; j’ai trouvé le paquet en rentrant déjeuner, quelqu’un avait signé le recommandé, René sans doute. Mais je ne lui ai pas dit ce que c’était : plus tard. Pour rien au monde en effet je ne veux être perturbée dans ma lecture par les questions harcelantes ou la curiosité. Quant à ma lecture pour laquelle je veux utiliser quelques bonnes et calmes plages de temps, je savais à l’avance et je sais depuis tout à l’heure qu’elle va se trouver d’emblée l’objet d’une lutte : la sage attente de cette première plage de temps, ou l’épreuve de cette attente et l’élan qui me la faire refuser ! Bon, c’est mon affaire ! Premier temps : j’ai enfin pu obtenir les numéros (secrets) de Flamand… J’ajoute que je joindrai bien sûr un mot de « présentation » lorsque je déposerai ton manuscrit à l’intention de tel ou tel ; il me semble être bien située par rapport à un certain aspect de ton vœu, c’est-à-dire sortir de l’anonymat complet sans pour autant jouer sur la recommandation (par le nom)… … Voilà. Quelques petites nouvelles variées. Si tu voyais l’immeuble du 14 !... Les propriétaires et locataires des PTT ont dû trouver à juste titre que c’était devenu scandaleusement sale, alors c’est le grand jeu : murs des escaliers tapissés de toile beige (il y aura parait-il une épaisse moquette marron), entrée tapissée de toile velours d’un rouge … écrasant… On se croirait dans un motel 4 étoiles ! Un peu peur pour le loyer après ça ! Mon affaire aussi la responsabilité de ma fonction : ton agent de liaison/imprésario.

… J’ai vu Claude dimanche. Impression un peu pénible : gentil, doux ( ?), et puis je l’aime bien physiquement, mais

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