Lettres à Divakar jusqu'à 2005

René, qui devait sortir, est en fait resté. Mais ça n’a pas été du tout difficile. Néanmoins nous devons nous retrouver tous les deux cette semaine à notre petit café. Que te dire : Gérard est toujours notre Gérard, mais j’attends quand même que nous soyons seuls pour savoir où il en est. Retour du Soudan, il trouve pour la première fois Paris très beau, calme, accueillant. Il a en effet son billet avec Shankar pour le 16 octobre je crois. Je le trouve pas tout à fait centré, un peu « éteint » - son rhume dit-il -, mais cela me semble en surface. On a bien parlé – peu mais bien – et la petite lumière- Gérard n’est jamais loin. Pourtant, je le trouve épaissi ; un mélange, tu vois ; mais j’aime toujours sa présence physique. René l’aime bien. Pas très clair ce que je t’en dis, mais je crois que cela correspond à ce qu’il en est pour lui en ce moment. Te dirai, après notre prochaine rencontre. Et puis Claude. Nombreux coups de téléphone entre Milan et Paris. Bref : il a trouvé un travail intéressant pour 8 mois à Paris dans un studio de dessins animés. Il arrive après-demain et va habiter ta chambre ; j’ai dû demander à Jean Raoul de ne plus y compter, mais c’était entendu entre lui et moi que je pourrais en avoir besoin… Tout ça me semble bien, mais Vicky fragilise tout en voulant l’accompagner pour « ses trois premiers jours », etc. A l’évidence, elle les embarque dans une dramatisation précisément parce que depuis des mois elle est tentée par la séparation. Enfin, ce n’est ni à toi ni à moi n’est-ce pas qu’on apprendra que les êtres sont complexes. Ceci dit, là, Vicky me complique la vie, et elle m’agace un peu !

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