Lettres à Divakar jusqu'à 2005

toute autre chose (reçu en même temps les deux de Barbara).

Tu t’en doutes : je suis très émue de tout ce que tu me dis et m’annonces à propos de ton texte ! Et je vis (là, les mots sont vraiment pauvres pour te transmettre comment je le vis, mais tu sais…) ce que tu as éprouvé pendant que tu l’écrivais et maintenant. Les affres, l’enfantement, le bienfait, la force – puis, après, le grand trou, une sorte de vide …, je vois tout à fait. La création est un processus décidément très profond, qui engage l’être, avec la joie d’une fonction, d’un fonctionnement se concrétisant, prenant forme. Tu as donc bien suivi le conseil « commences, et puis tu verras ! ». A mon tour de te donner, très ardemment, celui-ci : puisque tu as dés maintenant envie de continuer à écrire, fais-le ! Fais-le sans te préoccuper trop de ce que tu as déjà écrit : la création est aussi un cheminement, une progressive réalisation, une lumière qui éclaire de plus en plus, pas à pas. A l’avance, je ne sais quel éditeur pourra être concerné. Je crois que de toute manière, il faut penser à plusieurs : d’abord la réceptivité de tel ou tel, ensuite leur disponibilité de programme et la lenteur de leur réponse. Ce sont là des éléments dont il faut tenir compte. Trois me paraissent indiqués : Le Seuil, Buchet-Chastel, Laffont. Donc, dans cette perspective, envoie-m’en davantage. Je m’aperçois, en relisant ta seconde lettre, que tu as déjà commencé autre chose… c’est rudement bien ! Tu me dis aussi quelque chose de très, très fort – et que je vois en relation avec ton activité actuelle – à propos de ma vision de la Beauté.

311

Made with FlippingBook flipbook maker