Lettres à Divakar jusqu'à 2005

tous situés dans une campagne assez belle, mais insuffisante à me faire apprécier cette Normandie. Par contre j’ai fait seule la promenade sur la digue (la maison de Guite est face à la mer) ; c’est curieux : tout ça est plutôt laid, cette digue banale, ces rangées de cabines, et à marée basse cette étendue de sable gris, épais, recouvert d’algues peu attirantes … mais à marée haute, l’étendue grise à perte de vue donnait à ma promenade une sorte de charme. … Je pense qu’Auroville est, ou vient d’être animée par vos visiteurs ? J’y pense beaucoup. Beaucoup à Sincérité, au jardin, au petit jardin de cactus, aux écureuils, au thé sous l’Arbre, aux marches de l’amphithéâtre devant Matrimandir … tout cela ! Et toujours, mon cerveau ou esprit ou mental connaît une sorte de ralentissement – que je goûte comme un repos nécessaire. (Et ça me fait penser à la panique de Francis quand ce genre de phénomène lui arrivait, ou lui arrive encore j’ignore). Je crois que les « intellectuels » sont ainsi, et je pense aussi à Green dont je viens de lire un article dans le Monde, cette pensée toujours sur le … qui-vive, toujours productive, mais au prix de quelle perte ? N’empêche, je suis frappée de constater, chez Green entre autres, que pas une fois maintenant il n’écrit sans souligner à tel ou tel moment de ses analyses « la pensée occidentale » ; il n’en dit pas plus, mais je trouve cela très significatif, c’est une façon de désigner la place occupée par le … partenaire nécessaire. Envie de te poser des tas de questions, mais je pense que je vais avoir très vite une lettre (je n’ai d’ailleurs rien reçu non plus de Barbara). J’attends impatiemment demain.

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