Lettres à Divakar jusqu'à 2005

« désinvestissais », que « ça s’éloignait » ; phases inévitables je crois, phases probablement nécessaires. Je puis maintenant te dire qu’il n’y a rien de tout cela : ni désinvestissement, ni éloignement, au contraire presque, mais passage vers… Je suis prête. Seul, et en vérité simple, direct, reste désormais le souci matériel. Il existe : je veux dire qu’à quelques mois près ce serait stupide de faire une erreur. Bien sûr il ne s’agit pas là d’un … goût de l’argent, ni d’une inquiétude, mais d’un solide réalisme. Dont je suis fière, d’autant plus que chaque fois maintenant que je me trouve en face de ce réalisme, je pense à Mère et me sens soutenue par elle. Il est sûr d’autre part – et je m’en rends davantage compte en ‘écrivant – que ce dégagement gagné pas à pas au cours de cette année m’assure une maîtrise et une force pour les temps qui viennent. Objectif de l’année « scolaire » 1984-85 : annuler le trou creusé par les frais dentaires (un malentendu sur l’expression « en tout ça fera tant » et j’ai dû étaler une surprise : c’est-à-dire en tout 65,000/-FF. De toute façon, fallait !) … Et maintenant, une chose à te conter … malgré le souvenir que j’ai de ton petit froncement de nez, il y a deux ans, quand tu m’avais vue avec un livre d’elle que j’avais pris à la bibliothèque : il s’agit de Colette (dont les œuvres, tu as dû le lire, ont reçu la consécration de la Pléiade). Attends, tu vas juger, et me dire, comme j’aime que tu le fasses. Il me parait assez frappant qu’au sortir de mon travail intérieur, j’aie eu presque immédiatement un grand besoin de renouer avec un certain univers. Après ce rééquilibrage on verra. Et on verra clairement, nettement.

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