Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Samedi 11

J’ai reçu il y a deux jours ta lettre du 30, avec la petite liste pour Ajneyam… … Ça va m’amuser de lui chercher des livres d’images ! Je suis contente « qu’elle soit contente ». J’imagine très clairement, tu t’en doutes, comment ta sensibilité peut être mise à l’épreuve ! Cependant je suis convaincue, de plus en plus convaincue, que c’est le chemin de la patience (excuse-moi de le redire ainsi), ce chemin-là qui t’offrira les cadeaux selon les aspirations de ton cœur. Et ce n’est pas un vain mot que cette patience. Quelque chose m’est apparu tout à coup hier à propos de ce que tu m’écris sur ce « au jour le jour » - et parce que nous avons employé cette expression avec Gérard. Tout à coup j’ai vu que – comme pour « la bonne distance » - il y avait là une sacrée leçon : ce peut être non pas une manière d’attente, pleine de « sagesse » et de « philosophie », mais comme tu me l’écrivais à propos de moi récemment, un changement de regard et de centre. Une attitude oeuvrante parce que libérée des calculs habituels, compréhensibles d’ailleurs mais aveuglants. Une démarche créatrice, je le vois maintenant si clairement !

… Voilà. Moi, je me vois à Sincérité et je te cause, et je te cause, tu vas voir, ou plutôt entendre !

T’aime,

Colette.

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