Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je pense qu’en un sens Green se fourvoie et lorsque je le réentends (il fait un séminaire à l’université de Paris VII), c’est un grand souffle… Je m’engage dans ce travail sur mon rêve, et je pense que les analystes écrivent beaucoup trop… Je pense que, décidément, seul notre travail individuel a de l’intérêt, et la solitude de ce travail me pèse comme elle pèse sur chacun de nous, alors on écrit et on se rencontre… Je suis dans un désaccord de plus en plus radical et grave à l’égard de la collectivité des psychanalystes, je ressens de plus en plus le gouffre qui existe entre ce qu’ils se disent et ce qu’ils vivent, et je me pose alors bien des questions, tandis que parallèlement j’approfondis mon travail, je sais et je sens qu’il y a là une vérité… Et puis, et puis… si tu savais comme je suis mécontente de moi ce matin pour mon intolérance à l’égard d’un certain style de René lors d’une soirée comme celle d’hier – et comme, pourtant, je sais que je ne me trompe pas et qu’il m’est impossible, impossible, de franchir un certain seuil. Enfin voilà ! Mercredi prochain je vais chercher mon billet ! Alors je dirai mieux tout ça bientôt. (Mais n’oublie pas : selon ce que tu « découvriras » au cours de l’ajustement avec Diane, sens-toi libre de modifier la date de mon retour : en respectant une date limite, le remboursement du billet est possible.)

Voilà. J’attends le retour de Suisse de Gérard.

Et puis je t’embrasse comme je t’aime,

Colette.

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