Lettres à Divakar jusqu'à 2005

aurons-nous fini de chercher ailleurs notre équilibre – c’est en nous-même que le travail doit se faire !... ». Deux vérités, me semble-t-il : pour vivre Auroville, je crois que Claude a besoin d’y être, et Vicky de l’emporter ailleurs.

J’ajoute que je crois également qu’il y a d’autres choses, au- dessous de tout cela, qui sont tues ou méconnues.

Lundi

Il existe, près d’ici dans un périmètre de 15 à 30 km (entre Saint Malo, Dol, Cancale) un Pays. J’ai partagé avec toi les deux « immersions » que j’y ai connues. Il y a quelques années nous l’avions découvert. Demi-découverte. Cette fois, nous l’avons parcouru pendant plusieurs heures, une après-midi, et encore une autre le lendemain. Presque pas de villages, mais des « lieux-dits » menant à d’amples champs superbes, bordés d’arbres centenaires, dont de petites forêts d’immenses peupliers. De petites routes herbues y longent des canaux naturels bordés, eux, de ravissantes plantes aquatiques : roseaux à plumets grenat ou dorés, épis violets, ombelles de tous les verts. On en a cueilli des brassées qui font de bien beaux bouquets. Et puis hier soir un vent pur nous a conduits jusqu’à « ta falaise » (très protégée maintenant). Et là, devant la mer, entourée par elle, je n’ai pas cessé d’avoir en moi cette certitude, qui m’était comme dictée : « sa réponse la plus positive = la patience ; mais une patience éclairée, lucide, décidée, maîtrisée – et pas la moindre parcelle de culpabilité ; patience forte, qui puisse en cela même s’opposer à la force fallacieuse de Diane… ».

Suite demain…

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