Lettres à Divakar jusqu'à 2005

plus un bain de mer (d’abord très froid, puis tout de suite vivifiant). J’étais « sonnée », ce qui m’a, en fait, valu de lire ta lettre encore plus pleinement « entre les lignes ». (Et bien sûr, cette journée qui m’a fait le plus grand bien, a remis au premier plan le souhait qu’un jour – je dis bien « un jour » - tu viennes faire cette cure que me semble nécessiter le climat aurovillien, et ceci tout à fait indépendamment dans mon esprit des difficultés « morales » individuelles et collectives de toute manière fatigantes).

Fais-tu quelque chose pour tes vagues de fièvre en plus du repos au lit ?

Le soir de cette journée nous avons dîné dans un jardin à Dinan. A la table voisine il y avait une petite fille, fine, jolie,

charmante, une dizaine d’années environ. Nous avons échangé beaucoup de regards. Elle ne savait pas combien les miens lui étaient

reconnaissants d’être ce qu’elle était car elle me permettait de « projeter » sur elle l’image de ma petite fille dont je venais de lire les « jubilants » progrès ; mais une projection qui pouvait respecter l’unique Ajneyam, que je sens si bien à travers tes mots. Et aujourd’hui, tant pis … je dépasserai la pudeur qui me retient de le dire : la petite Princesse (mais tu le sais) me manque. Mais rassure-toi : ça, j’apprends à très bien le faire, elle est si présente en moi que ce manque d’elle est, vraiment, à sa juste place. … J’ajoute que je comprends parfaitement lorsque tu me dis comme tu te sens « travaillé ». J’ai ressenti quelque chose de comparable ces jours derniers, assez proche de ce que j’ai récemment éprouvé, je te l’avais écrit je crois : un … ouragan intérieur !

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