Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Bref, il est évident que je dois arrêter. Mais ce qui me trouble, ce n’est pas même un doute, une hésitation, c’est pire : je passe d’une évidence, d’une certitude, à une autre. Sans arrêt. Au fond, j’ai peur de cette séparation (des réactions de Green, surtout si nous sommes 2 à partir). Peur de cette solitude à laquelle tout analyste est voué, et c’est pourquoi il multiplie toutes les rencontres, colloques, groupes, etc. En fait, honnêtement, je sais que je peux (et je suis très attirée par elle) rencontrer une analyste, hongroise, dont les travaux avec son mari ont apporté un horizon tout à fait nouveau, libre, original, à toute la théorie. Mais je suis très craintive devant cette décision à prendre, dont je sais très bien qu’elle est à la fois toute simple, pas grave du tout certes, et pleine de sens.

Penses-y, interroge-moi si tu veux – mais je voudrais écrire à Green courant septembre.

Avec toi, dans toute ma tendresse,

Colette.

***

Vendredi 19-8-83

Aimé,

Il ne m’est sûrement pas arrivé très souvent de faire une première lecture de tes lettres … dans cet état perceptif particulier : résultat d’un bain de soleil de 3 heures d’affilée

209

Made with FlippingBook flipbook maker