Lettres à Divakar jusqu'à 2005
Très nombreux sont les gens qui se tutoient (eux-mêmes). Moi, jamais. (Et toi ? J’imagine que ce n’est ni « tu » ni « je », ça se passe autrement ?) Et je me dis que ça doit être plus facile de se dire « dans quel guêpier tu t’es fourrée, ma fille » que de se dire « qu’est-ce que je vais faire de moi, de moi-je ». Entre moi et moi, entre je et je. (Je n’ai pas du tout oublié ce que tu m’as dit, entre autres sur la confiance) Il y a quelque chose qui se rapproche de ce que je t’ai dit au Dôme, sur le trouble de la dépersonnalisation… qui n’est pas un trouble, m’as-tu dit, mais une place prise par la conscience… Justement, la conscience : ce que j’appelle mon kaléidoscope intérieur a un pouvoir de représentation, je te l’ai décrit avec ses ajustements, qui se défont et se refondent autrement, ses couleurs qui s’associent et s’harmonisent différemment. Mais je crois bien que ça reprend parfois ses structures premières ; c’est pour cela que je voudrais franchir le pas suivant, changer quelques pièces. Et je suis très attentive à ce que tu m’as dit : transformation, besoin, appel… Mais pour l’instant je cherche par où « ça s’attrape ». Peut-être ne faut-il pas que je cherche, ce qui implique un effort, mais que la confiance ouvre une porte. Une attitude à trouver. Je crois que je suis en train de me bagarrer avec les pensées inutiles, culpabilisantes, émouvantes, poignantes, mais je suis convaincue que ça fait partie du travail. Il faut y ajouter aussi que j’ai eu à vivre avec ta présence, et que j’ai à vivre avec toujours ta présence malgré les kilomètres, deux univers ou un double univers : ces trois semaines merveilleuses sur tous les plans (au-delà de ma fatigue…) et l’autre, des semaines et des mois inverses… … Je t’envoie toute ma tendresse pleine, laisse-moi te le dire, d’une reconnaissance qui m’apporte un grand bonheur, une certitude, une grande paix…
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