Lettres à Divakar jusqu'à 2005

te parlant hier au téléphone, de mon besoin de me nourrir, et de bien me nourrir, je me suis rapidement demandé si, tout discrètement… je n’étais pas en train de l’expérimenter cette étape ! Mais je suis convaincue qu’il ne s’agit pas tout à fait de ça. Pas de victoire, ni de revanche (à la rigueur contre cette maladie mentale de René) mais, et c’est intéressant je crois, une sorte d’affirmation, de revendication du « vivant » : c’est par là qu’il commence, se nourrir. En fait, s’il est vrai que, vues de la lucarne psychanalyse, les choses se tiennent : ces trois étapes condensent bien des mécanismes tels que l’identification (provoquée par la culpabilité entre autres), la projection, les défenses, l’économie psychique, les régressions, etc., il reste que : Je ne crois pas me tromper en y voyant la manière de penser occidentale, essentiellement en fonction de son rapport à la mort. C’est pourquoi le mélange des cultures actuellement – aussi faussant soit-il – peut apporter une évolution. Ça correspond en tout cas à un besoin actuel. En attendant, il y a le conditionnement de la pensée, ses limites, son fonctionnement, y compris sa façon de franchir ses propres limites, et la psychanalyse occidentale a encore quelque avenir permettant à certains (dont moi éclairée par toi) de se créer d’autres besoins. … Déjeuner rapide avec Aniela… C’est drôle tout de même : je n’arrive pas à comprendre sa pensée. Il me semble que vous avez des points de rencontre. Mais nos échanges toi- moi ouvrent toutes les voies et tu sais jusqu’où tu peux aller ou ne pas aller pour me permettre de faire mon travail et évoluer par moi-même… Alors que je la sens extrêmement allusive, secrète ; elle parle d’« expérience » mais cela n’a pas de pouvoir créateur à mes oreilles : on se sent plus ou moins exclu… … Alors, la solitude, ce problème ! C’est un terme vague, la solitude, on pense finalement « oui, on est seul sans l’autre », mais il y a un cran de plus : être seul avec soi- même.

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