Lettres à Divakar jusqu'à 2005
pense que le fait d’avoir maintenant son indépendance la libère beaucoup en ce domaine.…
Colette.
***
Samedi 17-5-2003
Aimé,
… Entre temps notre téléphone de mardi, et j’enchaîne sur celui-ci… … Je suis embêtée comme chaque fois que je crains de ne pas savoir exprimer ce que je ressens ou pense. Là : je voudrais te persuader du travail que je fais sur les effets en moi de l’état et du comportement de René. Je le fais parce qu’il le faut véritablement (avec vérité) et par fidélité, par respect, par adhésion à ce que tu me dis et à cette communauté d’engagement entre nous. Et je parviens très bien maintenant à trouver illico la bonne distance dés que j’arrive au 27. Ce qui se passe par contre dans les moments de paroxysme de ses crises d’angoisse, de ses harcèlements, de ses peurs d’être seul…, c’est ma difficulté à me détacher rapidement de ce que j’entends (ses inlassables répétitions), de ce que je vois (ses effondrements, sa souffrance je crois, le spectacle en un mot)… Ce qui a été entre autres insupportable c’est d’assister à sa panique, à ses supplications pour ne pas être hospitalisé (Baldacci, Maurice, moi et Odile, spectateurs). Le manque de courage fait totalement partie de la maladie évidemment. Lorsque je t’ai dit qu’il me fallait « ligoter » l’émotionnel, à l’instant même je savais que ce n’était pas le bon chemin. Mais j’y ai été remise tout droit et réellement lorsque tu as rectifié. J’ai toujours besoin de ton accompagnement ; peut-être faudrait-il que je sois autonome justement… mais, là, tant
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