Lettres à Divakar jusqu'à 2005
A ce sujet voici les pensées qui me sont venues après la lecture de ta lettre. De nombreux travaux depuis des années sont consacrés à l’étude de l’enfant, du bébé, du nourrisson, du fœtus… D’un intérêt variable mais en général très utile à bon nombre de recherches. Les rapports mère enfant donnent lieu dans mon travail à des ouvertures et des compréhensions fructueuses. Cependant, ces analyses psychologiques sur les bébés font souvent bondir d’agacement par leur côté anthropomorphique, et déducteur à partir de notre langage d’adulte, nos pensées préformées… Alors voilà ma double pensée : - je me dis que ce que je connais de l’approche psychanalytique des rapports mère enfant, qui me paraît souvent juste (mais j’apprends à mes patients à ne pas les considérer comme déterminants une fois pour toutes), pourrait être considéré comme une strate, un palier, une couche type géologique – soubassement à l’activité supérieure de la conscience. Et utilisable, donc, comme décodage éclairant ; - après quoi, je me dis que, selon le point de vue que tu exprimes dans ta lettre, ce décodage risque d’être non seulement une dérive, mais un frein. Après tout, mieux vaut peut-être s’en tenir à ce que peuvent sous-entendre les réticences de Green : oui, c’est intéressant de s’occuper des bébés, mais nous ne savons pas ce qu’est un bébé, ne parlons pas à sa place. l’importance du rythme sur divers plans de la vie. Or, c’est justement ce que j’ai oublié ( !) de considérer dans ma … nouvelle situation. Je découvre la place que je donne en permanence à une question : je voudrais comprendre pourquoi ce ralentissement, d’où ça vient, quelle est la zone du corps qui en est responsable, et même quels muscles deviennent inertes. Sous entendu, bien sûr, « si je comprends, si je puis localiser, je vais pouvoir agir, comme par une gymnastique… » Merci pour ce que tu me dis à propos de la marche, c’est bien que tu me parles de rythme, moi qui ressens
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