Lettres à Divakar jusqu'à 2005
une façon d’être plus proche de moi, qui depuis quelque temps fait pression sur moi…
… Quant aux états de René par lesquels il transite (le mot est juste)… Tu me parles de ma persévérance à identifier des liens, ajoutant mon « obstination ». Tu as raison de le souligner car, oui, ça me parle et me fait réfléchir. Et cela me fait me re-souvenir que, voici des années à Sincérité, assis à la belle table dehors, tu m’avais dit comment Mère parlait des processus contraires (mon goût pour les liens irait jusqu’à ressembler à une… béatitude… !). Alors voilà. Voilà le débat qui me préoccupe. Les liens : dans mon travail (clinique et théorique) ils sont au centre, et le bien-fondé des interprétations, leur effet bénéfique, est de faire découvrir au patient les liens souvent inconscients à l’œuvre dans leurs symptômes, ou même de les souligner pour leur donner leur plein sens. Liens qui sont d’autre part sous-jacents à la recherche autour et sur le psychisme lorsqu’il est question de constantes interférences, interrelations, intersubjectif, intra subjectif, etc. D’autre part, après des décennies d’études sur le vif, la distinction est faite entre névrose et psychose. Or, et pour résumer rapidement, disons que, selon le travail approfondi d’un psychiatre psychanalyste (anglais je crois), il est apparu clairement que le processus à l’œuvre chez le psychotique est « l’attaque contre les liens ». Et, tout en étant atypique, comme me l’a dit Mme Baldacci, René appartient à l’univers psychotique, aucun doute là- dessus. A côté de cela, et pour aller dans le sens de tes réflexions, je prendrai appui sur le travail soutenu que Green nous transmet depuis des années, au cours duquel il est souvent question de l’homogénéité (dont j’ai fait longtemps mon miel) et de l’hétérogénéité de certains processus (que j’ai mis un autre long temps à admettre, ce qui m’a fait dire des
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