Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Et j’en arrive maintenant à mes contradictions (qui durent peu, bien qu’il m’arrive de les retrouver, comme après ce Colloque)… Ce « on » : en particulier ceux qui entourent mes … supporters à qui je dois beaucoup, tout au moins sur le plan de mon travail – de M’Uzan, mon analyste, un couple dont les travaux sont d’une grande créativité, et, toujours, Green. Qui, tous, se sont ingéniés à me convaincre de devenir titulaire. Et que j’ai, d’une certaine manière, déçus. D’où ce trouble auquel je fais allusion plus haut, empreint, le temps d’un Colloque (ou parfois même d’un Séminaire), d’une pointe de regret. Regret auquel, le trouble une fois passé, je ne crois pas, à la justification duquel je ne crois pas. Bon. Je vais maintenant résumer : je viens de relire cet interminable paragraphe qui risque de te noyer si je continue sur cette lancée ! Ce regret ? Par exemple : actuellement je serais une titulaire efficace, je saurais (le trac d’autrefois faute de connaissances théoriques suffisantes, le travail de contrôle des candidats, tout cela j’en serais capable désormais, tout cela serait dépassé, et mes « protecteurs » ne seraient pas déçus)… Par contre la nécessité de participer au destin des institutions et commissions diverses, non, toujours pas. Toujours pas : ce que je perçois comme une appartenance quasi complète à la Psychanalyse (même si beaucoup s’intéressent en particulier à l’art, manière de compenser sans doute)… Je dirais plutôt que ce regret traduit un sentiment masqué : je crois que, parfois, ne fut-ce qu’un bref instant, être « avec » tout en étant « en marge » est une position inconfortable. En tout cas, ces réflexions à l’issue de ce Colloque m’ont fait voir clairement, plus nettement que jamais, qu’il n’était pas question que je consacre ma vie professionnelle à une telle extension. Au début, je ne savais pas, je ne voyais pas pourquoi j’avais besoin de mon indépendance, à quoi j’obéissais… Et ce regret dont je te parle ouvre ma conscience sur cette réalité : il est faux, mentalisé ; si je ne m’étais pas

1510