Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Et j’ai de plus retrouvé une femme gentille qui habite maintenant en Italie, avec laquelle j’ai travaillé il y a plusieurs années, surtout en « psychosomatique » ; nous avons d’ailleurs passé ces deux journées ensemble. Des choses à te dire en liaison avec ce paragraphe, sans bien savoir par quel bout commencer… S’agit-il de sentiments mélangés, ou au contraire bien distincts, ou encore de passage entre l’un l’autre ? Qu’ai-je éprouvé, en ce qui me concerne personnellement, durant le Congrès et au lendemain ? Tu reconnaîtras sans doute certains aspects dont je t’ai parlé « de ci de là », mais là il s’agit d’un condensé qui s’est actualisé nettement. Je te dis plus haut qu’il m’importait de marquer ma présence : cela veut dire – et je précise, tranquillement – « eh bien oui, je ne suis pas titulaire, je n’ai pas souhaité l’être, je suis en marge mais en même temps dedans, avec ; vous le savez et je le confirme ; je viens lorsqu’il s’agit de Colloques représentatifs de la Communauté analytique, etc. ». Mais, et sans doute pourrait-on y voir quelque petit trouble accompagnant ma tranquillité, j’ai été heureuse de certains accueils. D’être reconnue (et même par deux des ex- présidents de la Société avec lesquels je n’ai eu aucun contact mais qui avaient, dans leur fonction, connu mon nom). Surtout, surtout ne t’y trompe pas ! Aucune fierté ou vanité là-dedans, pas la moindre. Mais une sorte de satisfaction, d’honnêteté professionnelle. Et d’étonnement aussi, sincère. J’ai très, très peu écrit, me suis rarement manifestée. Mais, et j’en ai donc parfois la confirmation, mon premier article à propos de mes tout premiers pas (je n’étais même pas encore analyste) a eu un effet durable, grâce d’ailleurs à Green qui en parle souvent encore, tant il en tire des enseignements que moi-même je n’y voyais pas. « On » semble connaître ma façon de travailler…

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