Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je ne vois pour aujourd’hui quoi dire d’autre – en attendant tes questions, tes demandes de précisions… J’ajouterai que je suis un peu embêtée : ces deux obscures années, par définition privées de l’enrobage habituel, des ouvertures sur le dehors, des mouvements de vie, etc., ont laissé apparaître à ciel ouvert, « à cru », certaines lignes maîtresses avec lesquelles je suis en désaccord. Un désaccord de fond. Où la violence, la mauvaise foi, l’ambivalence et l’ambiguïté, se ramènent à un aspect essentiel en fin de compte : le mépris des autres au profit d’un « Moi Je » prééminent. Ce qui n’exclut pas, à un certain niveau, une forme de bonté, « d’humanisme »… Ça n’exclut pas l’affection que j’ai pour lui. Et c’est justement ça qui m’embête : non plus l’agacement seul, l’exaspération seule, et même la sous-estimation ou l’aveuglement « spontané », mais le désaccord. On peut se demander, tu peux te demander, je peux me demander (et je ne manque pas de travailler pour clarifier et ouvrir ma conscience) : et alors, ces … quarante ans ( !) avec lui ?! Certes, il y a toutes les qualités qu’on lui connaît, et je crois que l’on peut dire que tel a été le chemin pour moi, que lui- même n’est sans doute pas étranger, d’une certaine manière, à mon évolution… (Laquelle, comme tu le sais, te doit beaucoup. Mais là, ma question concerne mes rapports avec lui, j’allais dire avec cet être complexe ; or, voici que je me demande, ou que je découvre qu’il n’est pas si complexe que ça – j’aime assez, la complexité -, mais l’objet de mécanismes, parfois implacables.) ... J’allais poursuivre. Mais non. Après ta réponse. … Olga et Pierre : ils ont fait eux-mêmes un gros travail pour aménager leur grenier, et préparer leur chambre selon tes conseils ; et ont installé une terrasse assez jolie dans l’un des « jardins », entourée d’un muret de grandes pierres plates et, au-delà, plusieurs rangées de fleurs…

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