Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Correspondant à un changement spectaculaire : ça veut dire d’un jour à l’autre. Et je ne parviens pas à me dire, comme cela est assez courant : « en fait, l’évolution se préparait déjà »… Je ne vois rien, rien, - je ne perçois rien qui ressemble chez lui à quelque cheminement que ce soit. Jamais. C’est noir ou blanc. C’est comme sa pensée : tandis qu’il s’exprime il pense le contraire. Un élément pourtant : il parait étonné du contenu et du nombre de ses rêves et parle de « l’inconscient »… (Une remarque : il arrive fréquemment qu’en psychanalyse il soit conseillé à telle personne, enfermée par ses symptômes rigides, de prendre un léger calmant pour lui permettre, tout simplement, d’avoir accès à ce fameux inconscient.) A noter que précédemment ses rêves étaient selon lui terrifiants. ... Changement spectaculaire, donc. Le jour du départ, le petit enfer, son inertie volontaire, son refus (son égocentrisme par conséquent puisqu’il savait que : pas de médecins, pas d’Odile, plus de commerçants ouverts, etc. Et moi dont il devait penser que je serais obligée, malgré mes résolutions, de ne pas le laisser seul). Premiers jours ici : guère réjouissants... Et puis, du jour au lendemain, revirement total. Donc, vacances agréables. Atmosphère gentille – si ce n’est toutefois que, parallèlement comme toujours, il y a sinon exaltation franche, exaltation avec réactions violentes … « s’il le faut » ! Et comme chaque fois qu’il émerge de ses dépressions, répétition mot pour mot, abondance de redites ; et comme je ne peux me boucher les oreilles… je demeure… réactive ! Trop, mais la recette ?! Il a beaucoup de projets : travail ( ?), activité ( ?)… On verra. Les interprétations, apparemment faciles, habituelles, ne manquent pas : exemple Olga pour qui ce changement radical correspond aux volte faces bien connues du bonhomme, et qui pense que c’est à cause de ma décision de me libérer coûte que coûte et qu’il a comprise. (Ce qui me fait penser à une remarque de Francis un de ces jours noirs : « Ne t’y trompe pas, tout ce qui est dit sur lui, à propos de lui, il l’entend ! »)

1497