Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Vendredi 13-2-98

Aimé,

(Long compte rendu des remous causés par la rupture entre Jean Yves et Patricia et des plaintes de Patricia auprès de Christiane, en France) … 15 jours depuis le départ de Chennai. La vie parisienne a repris son cours, toute émaillée de, plus que des souvenirs : des impressions, sensations, images, présences de ces quatre semaines 1 /2… ... (Compte rendu de la physiothérapie) … et d’autre part j’ai bien intégré le mouvement et le travail si reposants que tu m’as montrés dans la position debout… En définitive, malgré mes difficultés, je veux que ces possibles progrès soient un but. Et un but, tel celui-là entre autres, ce me semble aller dans le sens de cette marche que tu m’as donné la joie, lors de mon départ, de reconnaître en moi. … Il faut tout de même que je te pose une question, restée depuis longtemps en arrière de ma tête, neutre, sans que j’aie eu l’intention de me la poser plus avant, ni de te la poser. Il s’agit de Mère – Aurobindo. J’ai beaucoup aimé lorsque tu m’as raconté, et comme tu me l’as racontée, l’histoire de leur rencontre. Et la surprise d’Aurobindo, n’imaginant pas que « cela », ce « surrender » puisse exister (entre humains). Ce qui m’a émue c’est ce que je retrouvais dans cette rencontre « absolue », immédiate, de rêve, de représentation adolescente, et secrètement durable, de ce que l’on appelle communément « passion ». Je ne crois pas, exprimant cela, être dans le … sacrilège ! Car, après tout, ce qu’ont vécu – et sur le champ – Mère et Aurobindo est une passion ayant dépassé les limites purement matérielles, et au service d’autre chose que leurs êtres individuels. Alors, la question que je me suis posée, et me pose davantage depuis ce que j’ai ressenti l’autre jour, n’a

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