Lettres à Divakar jusqu'à 2005

sorte de décalage hier ; très fugace mais dont j’ai été contente de me rendre consciente. Difficile à préciser, car c’est en effet de l’ordre d’une perception avant tout... J’ai juste regardé une émission souvent intéressante : 3 auteurs et 3 de leurs lecteurs, l’ensemble animé par l’organisateur de l’émission. Il est rare qu’il n’y ait pas au moins une personne sur les six qui apporte un petit « plus », une sensibilité. Il y avait là un homme connu, pas très jeune, manifestement imprégné d’une bonne culture qui donnait de la sobriété à ses gestes et à sa voix. C’est là que je me suis sentie à la fois décalée – ou plutôt, percevant le décalage possible entre l’occident et l’orient que je venais de « quitter ». Entre les abords de Madras, et les abords de l’aéroport de Roissy. Tout ça curieusement mêlé, curieusement décalé, et curieusement uni. Comment éclairer cette fugacité à laquelle, presque indépendamment, mon corps a répondu ? Je crois que quelque chose de nouveau (comme je te l’ai dit au Trident) s’est passé cette fois … sur le chemin de mon Harmonie ? J’aimerais – et je ne le savais pas ainsi – que l’Inde et la France, que leurs deux cultures n’en fassent qu’une seule, très grande. Mais je peux peut-être essayer de les unir en moi (encore que, hein (!), ma culture est vraiment toute simple !). J’ai l’habitude que tu comprennes ce que je te dis ou t’écris, entre les lignes : j’espère que tu vas remplir les trouées de ce que je tente d’exprimer là ! J’ajoute cependant que la culture et les manières de cet homme occidental me sont apparues – et cela assez intensément – en même temps enrichissantes, nécessaires, et cernées par quelques limites – un peu comme pour la « torche » dont parle Satprem. Une impression en réalité indéfinissable et lumineuse. C’est drôle, il y a quelques années le mot-clé c’était mon évolution ; après quoi ce fut le chemin, le cheminement ; et aujourd’hui … l’exigence, comme je te l’écris plus haut.

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