Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Alors, de fil en aiguille, voici cette autre impression qui m’est venue l’avant-veille de notre départ : et si cette part de la personnalité de René, qui est un ego très fort, ne m’était justement pas devenue difficile à accepter dans la mesure où – sans que j’en sois consciente – c’est mon propre ego qui se trouve pris dans les mailles du filet ? C’est-à-dire qu’en prenant conscience du niveau de mes réactions, je me libèrerais d’autant mieux… Je veux dire aussi que je n’ai pas à accepter mon ego, je ne le veux pas ; mais que, pour que mon refus soit efficace, il me faut en quelque sorte le purifier… Voilà. Bien sûr, tu réponds à tout ça quand tu en as le loisir, intérieur et extérieur ! Quand tu n’as le temps que d’un petit mot, le petit mot me convient toujours ! … J’ai longuement parlé avec Christiane au téléphone ; quand tu recevras cette lettre Jean Yves t’aura mis au courant : maintenant que tous les examens, très pénibles, ont été faits, le traitement chimiothérapique va pouvoir commencer. Il faut en espérer beaucoup, lié au courage dont Patricia fait preuve. Et j’ajoute la présence sans faille de Christiane, qui sait exiger des médecins qu’ils fournissent les explications nécessaires. En définitive, ces ponctions lombaires étaient indispensables, semble-t-il : de leurs résultats dépend le type de traitement. (J’irai, si elle le désire un jour, la voir ; car elle a dit à Christiane avec qui elle parle beaucoup qu’il y a certaines choses qu’elle ne voulait dire qu’à moi…) Nous avons dormi du jeudi après-midi au vendredi matin, 15 heures d’affilée ! (Comprends toujours pas pourquoi le voyage de retour est si « sonnant » !) … Oublié de te dire que, grâce à la gentillesse d’une Assistante sociale, Patricia récupère la Sécurité Sociale complète + une petite allocation du SMIG.

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