Au sujet d'Auroville 2022-2025

Il ne semble pas exister de réponse facile à cette question, comme on peut le vérifier à nouveau de nos jours, au sujet de la gouvernance d’Auroville. Il y a des instants où le chemin d’Auroville devient tangible et vibrant et comme invincible – peut-être lorsque nous oublions nos oppositions, nos différences, nos exclusivismes ? Intellectuellement, il est relativement facile de concevoir l’effort qui est demandé à l’individu et à la collectivité : le premier doit offrir ses limitations et préférences égoïstes et apprendre à percevoir chacun des autres points de vue en présence, tandis que la seconde doit s’assurer qu’aucun des points de vue en présence n’est ignoré ou rejeté, de telle manière à ce que tous les participants sans exception puissent adhérer de tout cœur à l’orientation choisie. Il n’est pas question d’une soumission aveugle et passive ou d’une démission, ni d’une juxtaposition superficielle, mais d’une réelle intégration, par laquelle tous deux, l’individu et la collectivité, grandissent en conscience et en capacité de manifestation. Tel est notre apprentissage, et la Force d’Auroville, sa vraie force de contagion créative, attend encore que nous l’ayons accompli : alors Auroville pourra rayonner. D’autres années passèrent, ceci n’est qu’une plongée sélective pour illustrer une quête – une quête d’intégralité et d’intégrité à la fois, que je tente ici de partager ; le chemin d’Auroville est pour le moins complexe, probablement imprévisible, tantôt menacé, tantôt obstrué, tantôt illuminé, et chacun de nous ne peut qu’y offrir sa propre flamme d’aspiration, son propre besoin de vérité, sa propre ouverture à la divinité. Après bien des essais différents – et bien des échecs – dans les ateliers du site, nous parvînmes enfin à établir pour chaque élément du modèle, les méthodes et les matériaux optimaux : pour les panneaux intérieurs translucides de la coque, pour les hublots et pour les disques ; l’imperméabilisation de toute la surface extérieure de la sphère ne semblait possible qu’en utilisant une sorte de revêtement synthétique agissant comme une peau ajoutée. La construction des douze structures nommées « pétales » autour de la sphère, chacun de ces pétales abritant une chambre ovoïde de méditation baignée d’une des douze couleurs du symbole de Mère et nommée d’après l’un de Ses pouvoirs en action dans l’univers, approchait de son terme. Il était temps de se mettre tous d’accord sur l’étendue, le caractère et la disposition des jardins intérieurs, autour de la sphère et de ses douze pétales, et des jardins extérieurs autour de l’aire ovale. Qui peut comprendre l’intensité, l’étendue et la vigueur des forces impliquées, alors qu’il ne s’agit ici que d’une simple configuration n’occupant qu’un champ minuscule, qui peut comprendre qui n’a pas été exposé au travail d’Auroville ? Depuis le commencement et durant les quinze premières années, le plan de l’aire entière, l’aire de la Paix, ainsi nommée par Mère, était articulé en deux parts distinctes et complémentaires : le Matrimandir, le Banyan et l’Amphithéâtre avec les douze pétales et les treize jardins intérieurs, plus raffinés, détaillés et distincts,

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