2021 Défaire les murs et aller

Ce sujet nous intéresse tous évidemment, et chacun des enfants souhaite y contribuer.

La pluie s’est arrêtée p resque soudainement vers le milieu de l’après - midi, et l’air est demeuré surchargé de senteurs presque enivrantes et nous nous sommes tous retrouvés un peu abasourdis pour la collation. J’ai eu le temps de relire une grande partie de mes notes ; ce n’est certainement pas de la littérature ! J e n’ai jamais été avide de lectures, ni bonne élève, et en conséquence mon magasin de mots n’est guère achalandé ! C’est que mon médium de prédilection est le domaine des couleurs et des tracés, je l’ai dit, qui ne peuvent tromper ; en cela je m’oriente plus aisément auprès de Dia et de Kayne qui sont entraînés à percevoir les auras et les atmosphères et n’utilisent les pensées et le langage qu’avec une certaine méfiance ou distance. Néanmoins, lors de nos déplacements, c’était souvent à moi qu’il incombait de verbaliser une introduction à nos travaux, pour permettre à chaque audience d’y accéder en termes simples et cohérents, et cela m’avait enseigné la pratique d’une concision synthétique, chaque mot choisi avec soin. Je ne sais pas si cela transparait dans cette chronique, mais je sais que je n’y dis rien qui ne relève d’une expérience réelle. Cependant je dois constater une hésitation en moi, presque un doute ; est-ce une pudeur, une réticence ? Il y a-t-il indécence de ma part ?

Se livrer ainsi sans déguisement, est-ce nécessaire ?

Mais il y a ce sens aussi, ou surtout, qu’il s’agit de fidélité : fidélité à l’humain de tou jours, comme à celui qui vient - que c’est ainsi que je me suis exprimée.

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