2021 Défaire les murs et aller
Par conséquent, nous allons tous nous affairer « en intérieur », comme va l’expression, et je vois que vous en profitez pour répéter votre présentation dans ton atelier, et cela rappelle ces troupes itinérantes - artistes, funambules, mimes et cavaliers – que nous avons parfois côtoyées au cours de nos voyages ; je me souviens d’avoir été impressionnée par l’interdépendance qui les soudait ensemble et en même temps troublée, car cela semblait plus être le résultat d’un besoin de survivre que d’un choix plus conscient ; tandis qu’ici nous sommes inconditionnellement réunis et ces enfants sont nos hôtes bienvenus. Il vous reste beaucoup de travail pour que tous les éléments se synchronisent et je crois que vous espérez en exprimer le fruit dans la semaine qui vient ; mais il se peut que cela soit reporté car, en fait, on voudrait tous y participer et c’est ce qui va se produire et cela nous fait rire, parce que finale ment il n’y aura plus d’audience – ni spectacle ni spectateurs ! Alors Yaël, Vrit et Martin sont en train de mettre au point une manière d’enregistrer qui nous permettra de tous en profiter plus tard, ce qui rend l’effort encore plus précieux. Donc, c’est un travail collectif à propos du partage : qu’est -ce que ce terme et cette notion désignent ou impliquent ou signifient dans nos existences, sur nos chemins, dans la pratique du quotidien ? Les enfants y ont tous réfléchi et se sont entendus les uns les au tres et ils ont conclu ensemble que, pour qu’un mouvement ou un acte de partage soit réel, soit fondé, pour qu’il ait du pouvoir, il doit contenir et exprimer la solidarité, la loyauté, l’empathie, la patience, l’acceptation de l’autre, le détachement, l’attention, l’honnêteté… et même… le sens pratique ! C’est -à-dire qu’un acte de partage nécessité profondeur et don de soi, sans quoi ce n’est qu’un simulacre ou une convention sociale sans effet durable.
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