2021 Défaire les murs et aller
une adaptation toujours plus inclusive de l’expérience corporelle de la vie dans le monde ; non pas que l’on resterait inaltérablement jeune et sans rides, mais qu’une cohérence intégrale se manifesterait toujours mieux, que chaque corps pourrait trouver pas à pas son propre chemin d’harmonie, de maturité, de solidarité, de communion et de beauté. Un corps qui progresse devrait naturellement se charger de présence et de conscience et devenir toujours mieux capable de les manifester, au lieu de cette diminution dégradante qu’il est forcé de subir. Et c’est l’une des convictio ns que nous partageons tous ici : appelons-le comme on veut, mais le « vieillissement » qui se traduit corporellement et cellulairement par une faillite graduelle inexorable, une décrépitude et une démission, est l’effet d’un sortilège ; c’est une manière de dire, pour exprimer le sens d’une autre nature physique originelle, qui a été bafouée, corrompue, maudite, d’aucuns diront « punie », une nature qu’il nous faut libérer, retrouver, ou trouver autrement en avant, dans une conscience matérielle entièrement libre du mensonge. Je ne sais si ceci est un aparté dans ma « chronique », mais cette question est vivante et constante dans notre quête, et aujourd’hui quand le spectre incompris de la mort semble plus que jamais dominer l’expérience humaine et étendre sa contrainte et son emprise comme une pieuvre flexible dans tous les moments de la vie, chacun relayant la « parole » et se faisant l’agent de ces volontés de contrôle qui semblent ainsi gagner plus de terrain, la nécessité de trouver ou retrouver la nature véritable de nos corps est d’autant plus urgente. Car la contagion de la peur, de l’insécurité et de la veule soumission est beaucoup plus pernicieuse que celle de ces virus opportunément désignés.
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