2021 Défaire les murs et aller

Tu m’as raconté qu’après plusieurs jours mon corps brûlant s’était apaisé, et je me souviens aussi qu’une sorte d’émotion limpide et calme et forte m’a trouvée et qu’en suivant cette émotion j’ai entendu la voix de Gaur (pas encore nommée), inarticulée mais si pure et concrète que je me suis éveillée. Eh bien, ce qui m’a beaucoup appris par la suite, est que cet état de conscience, cet état de ma conscience, était plein, bien que non situé, il n’y avait pas besoin de corps ou de forme quelconque, c’était, inconditionnellemen t. Nous sommes tellement identifiés à nos corps que nous évaluons tout depuis les définitions de notre corporalité, et je crois que ce qui est généralement désigné comme « autisme » est surtout une sorte de distanciation, une station intermédiaire entre un temps sans corps et un temps corporel. A la conscience qui nous attend, qui nous appelle, qui prépare sa manifestation graduelle et progressive, qui fraye d’infimes passages de communication, de circulation, de présence… C’est là que je me sens si lourde, retardataire, si primitive et presque grossière, alors que je voudrais me changer en matière responsive, immédiate, toujours prête ! Et c’est là qu’il me semble que nous ne « faisons » pas assez, ou que nous ne sommes pas assez sincères pour établir une réceptivité durable et croissante en ce lieu de la Terre, qu’il faudrait nous concentrer davantage, déblayer davantage, offrir davantage, exiger davantage de nous-mêmes – quoique nous Mais où donc est-ce que je veux en venir ?

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