2021 Défaire les murs et aller

Huitième jeudi

N’est -il pas trop tard pour que, même si tous ceux qui se sont laissé corrompre admettent leur erreur, l’on puisse seulement rétablir les conditions de la « normalité » précédente ? Et n’est -ce pas justement la prégnance de cette crise qu’elle ouvre la possibilité de laisser tous les systèmes délétères derrière nous tous et d’accéder à un ordre plus inclusif et plus harmonieux p our toutes les espèces ? Ce qui me rassure le plus dans tout cela, alors que tout semble se vider de sens et que rien n’est plus assuré, c’est l’impression – aigue, silencieuse, claire et libre de toute pensée – que rien de ce que l’on prévoit, dans aucune direction, ne va arriver ; comme si une sorte de formidable silencieux déplacement était en train de se produire sans que personne d’humain puisse le définir, quelque chose d’inconnu qui permettra à la conscience de se passer de ses instruments évolués ; je sais que tu vas reconnaître cette perception, parce que bien des fois récemment nous nous sommes aperçus ensemble d’une sorte d’inexplicable confiance dans nos corps-mêmes – comme si l’avenir avait bien autre chose à donner que cette apparente impasse ou ce terrestre maléfice. Après la première heure en plein air, les enfants nous ont livré leur souhait pour ce jour entier : puisque Gan et Gaur doivent repartir ce samedi au matin, ils veulent préparer une espèce de gâteau en n’utilisant que les « découvertes scientifiques millénaires » ! Donc, ils veulent enrôler Zeidr, Martin, Fran, Yaël et Cleïm, pour les conseiller dans les méthodes, les outils et les ingrédients, et aussi la permission d’aller quérir des œufs et du

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