un autre choix

D’autres destins ?

Ce n’est pas que l’être physique puisse alors « voir » un autre état physique plus vrai, plus ceci ou plus cela ; c’est plutôt qu’à la lumière croissante de cet autre état, il se mette à observer ce qui est, ce qui nous a menés jusque là, et à contempler l’absurdité de notre condition et l’étendue de son assujettissement à la mort.

Ce n’est pas non plus que l’être physique ou corporel recherche l’immortalité.

La mort engendre les contraires et les opposés, tandis que le corps en cet instant d’éveil qui semble se développer et grandir telle une nouvelle naissance, a seulement et entièrement besoin de plénitude et de liberté.

L’immortalité physique serait une autre prison, peut-être plus effroyable encore que notre mortalité.

Ce que l’être physique, habitant de la Terre, commence alors d’entrevoir, comme un souvenir impossible, est un autre chemin physique de devenir.

***

Aujourd’hui il y a cette horreur qui nous entoure, à laquelle nous sommes à chaque instant contraints de participer, cette horreur que nous secrétons, que nous émanons dans ce monde.

Il y a ce cancer qui prend possession de nos demeures organiques, nous-mêmes devenus malgré nous les cellules d’une espèce cancéreuse qui colonise la Terre entière et l’épuise.

Un viol matériel dont nous sommes tous complices.

Ou presque tous.

Et la situation terrestre à chaque instant davantage s’envenime, tant que nous ne saisissons pas le levier d’un autre devenir dans la matière.

Mais qui est ce « nous » ?

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