journal d'une transition
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*27-5-2002, Pondichéry : Arjun et Deepti sont mes compagnons infaillibles, présents, luttant avec moi, sensibles et engagés dans un même combat, sans sentimentalité. Je vois que j’ai besoin de me concentrer exclusivement dans la confiance en la Grâce et l’harmonie. Et que la sympathie et l’affection des autres n’est pas toujours utile, quand il me faut alors y répondre : Arjun arrange pour que seuls Bhaskar,
JYL, Deepti et lui puissent venir près de moi. Bhaskar est tout le temps là. Il me fend le cœur.
Toute l’équipe s’organise pour informer et rassurer C, à qui j’ai pu parler au téléphone de chez Nallam, et qui a compris la concentration et l’orientation et l’attitude qui lui étaient demandées, à elle.
*28-5-2002, Pondichéry : Tous disent que le processus de guérison est actif et que je me remets vite et bien. Mais c’est une lutte pour me centrer dans la confiance. Il y a de telles questions.
*29-5-2002, Pondichéry : Je crois que c’est ce jour-là que Dinkar décide de retirer le tuyau qui draine l’estomac, par la gorge et le nez. Je dois apprendre à évacuer les gaz qui demeurent dans l’abdomen et les intestins.
*30-5-2002, Pondichéry : Je crois que c’est ce jour-là que j’ai « le droit » enfin d’absorber une première gorgée d’eau. Puis, un peu plus. Et plus tard dans la journée, d’autres liquides, par toutes petites doses. Dinkar retire, le soir, le tuyau qu’il avait laissé dans l’abdomen afin de drainer une éventuelle accumulation de liquides toxiques ou de pus. Tard, j’ai droit à un peu de soupe très liquide. (Pendant ces quelques jours, j’avais l’expérience très concrète et détaillée d’un niveau de la Nature matérielle auquel le système digestif du corps appartient, comme en coupe horizontale, dans le monde terrestre. Il y avait toutes sortes de perceptions que je n’ai pu noter. Deepti me lisait « Savitri » souvent ; elle et Arjun me confortaient en me parlant des Jardins, et de tout le travail que j’avais à y faire dans l’avenir ; et ces Jardins, et tout le conflit autour de leur réalisation, étaient d’une étrange manière directement associés à ce qui venait de m’arriver, de la manière la plus physique qui soit : leur nécessité organique.)
*31-5-2002, Pondichéry : Les gaz s’évacuent plus facilement, et on me donne de toutes petites quantités de nourriture semi liquide.
*1-6-2002, Pondichéry : Tout le temps, chaque jour, Deepti et Arjun me tiennent au courant de tout, et de la situation dans le pays. Je me sens prêt à voir d’autres proches à nouveau.
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