journal d'une transition

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les pesticides les plus violents, officiellement bannis du marché par les nations « développées », ruinant le sol et décimant sa faune et sa flore, empoisonnant la nappe souterraine, tout cela pour augmenter le « niveau de vie » sans trop d’efforts et acquérir aveuglément les biens et les équipements qui les dévoreront à leur tout… On est pris d’un vertige effroyable ! Quelle démarche peut-on élire qui ne soit pas vouée à l’échec, si, justement, ne s’exerce pas une Pression de la Conscience vraie sur tous les points à la fois ? *22-7-2000, Auroville : J’ai reçu de F.J une note synthèse de plusieurs pages résumant ses commentaires et questions après trois lectures de mon texte – lectures espacées puisque, depuis plus de six mois, sa détermination à me livrer ses réponses ou interrogations a été successivement entravée par les puissantes tempêtes de l’hiver et les dégâts matériels qu’elles ont causés, par une longue et pénible bronchite, par les tensions dues à ces retards pour la réalisation de ses engagements variés et, probablement et plus prosaïquement, par son appréhension à se prononcer d’une manière quelconque et à risquer ainsi de compromettre et la qualité et l’avenir de notre dialogue. Il me faudra relire dans le détail cette longue note, mais déjà m’apparaît clairement la question majeure : c’est celle d’un arbitraire qui nous dépossèderait de l’authenticité, et de l’intégralité de notre état. Je crois qu’en fait il ne sait pas bien identifier, et donc exprimer, cette question fondamentale qui prend en lui presque le caractère d’une hantise et qui, en beaucoup d’êtres qui tiennent à « jouer le jeu honnêtement », légitime les soupçons ou les réserves qu’ils éprouvent envers toute promotion d’une sorte d’interventionnisme spirituel, qu’il s’agisse d’un jugement dernier, d’un retour de messie, d’une descente d’énergie, ou d’une action concertée depuis d’autres mondes ou planètes, et de manière générale de tout programme « supérieur » qui serait déjà inscrit dans l’ordre des choses. Cette question est importante parce que, d’une part, elle est sincère, elle est engagée, et d’autre part, elle est représentative d’une assez vaste partie de l’humanité pour laquelle il manque un pont, un accès ou une reconnaissance et une communication vers la conscience et son action. Je ne sais pas si la possibilité de dialogue qui nous est donnée, et notre effort d’une vraie communication, pourront contribuer à une ouverture, à une mise en présence et une réceptivité ; mais je le crois… *24-7-2000, Auroville : Par scrupule et pour bien m’assurer de ne pas commettre à mon tour d’injustice, ou de me laisser aveugler par quelque trace d’orgueil, ou d’ignorer le bon sens de ses critiques, j’ai encore relu, lentement et attentivement, la note de F.J. Mais cela me casse la tête : c’est comme une volée de bois mort… Alors je crois que ma réponse, qui s’adressait à la question qui le tourmente et ne s’embarrassait d’aucune velléité de réfuter ses critiques, était bien inspirée. Reste à voir comment il la recevra et ce qu’il en fera… Et alors il y a cette reconnaissance et cette gratitude envers Vous : combien, dans Votre atmosphère et Votre rayonnement, la compréhension s’élargit et s’approfondit et se centre et s’anime de présence, et combien le mental même

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