journal d'une transition

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“Only were safe who kept God in their hearts: Courage their armour, faith their sword, they must walk, The hand ready to smite, the eye to scout, Casting a javelin regard in front, Heroes and soldiers of the army of Light… “

*23-9-1975, Auroville: Ce n’est pas ce que Tu attends de moi que je devrais Te demander de me montrer, parce qu’à vrai dire je ne crois pas que Tu attendes quoique ce soit de quiconque – Tu es toujours prêt à Te donner, à Te déverser à emplir, à illuminer, à changer, à rétablir, à guérir, à délivrer, à devenir enfin. Je crois plutôt que ma prière devrait rester sans mots, mais se concentrer dans ce besoin de Toi qui est lui-même comme la main que l’enfant éperdu peut enfin serrer – dans la pénombre et le froid la chaleur de la vie, de la vérité… *5-10-1975, Auroville : Je cherche, j’aspire à ce que ma vie, le fait que je sois envie, Te soit utile… Parfois même je l’implore. Et pourtant il semble que ce soit le contraire qui se produise et que c’est toute la présence, toute la beauté, l’harmonie, la qualité que je suis capable de percevoir, qui me sont utiles à seulement survivre… ! Toute ma vie jusqu’à présent s’est déroulée dans des conditions si exceptionnelles, si belles dans un sens, si conscientes aussi, que toujours je me sens en dette, en quelque sorte, et c’est cela souvent, bien souvent, qui me retient de couler. Quand me montreras-Tu, dans la matière, le bout du fil qu’il me faudra saisir et qui me permettra de réaliser mon offrande en même temps que de Te servir ?... *7-10-1975, Auroville : Tous ceux qui sont ici, en Auroville, jouissent de la liberté la plus absolue que l’on puisse trouver sur la terre : liberté d’action, liberté de service, de développement, de progrès, d’expression, de compréhension, liberté même de faire les erreurs nécessaires à la croissance de la conscience, liberté, enfin, de puiser indéfiniment aux sources les plus hautes et aux forces les plus pures. Et pourtant qui, ici, se sent libre ? Qui est conscient d’être libre ? Personne. Ainsi vraiment, réellement et pratiquement la seule, la vraie liberté ne peut être connue et vécue que lorsqu’on est libre de l’ego… *25-10-1975, Auroville : Pour la première fois de ma vie j’ai conscience d’être heureux plus de quelques instants : c’est que j’ai la pleine possibilité de « servir à quelque chose »… il m’est possible d’être utile, au moins matériellement et pour Ton travail, et mes jours, sinon mes nuits, en sont éclairés. Je sais que probablement cette condition est encore fragile, mais même le calme et la paix, dont j’ai tant besoin, je les trouve enfin au milieu même de l’activité matérielle, et j’en suis reconnaissant.

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