journal d'une transition

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A quoi sert-il de geindre ? Je T’appartiens et Tu le sais mieux que moi. A quoi sert-il de s’arrêter dans le fossé de mon impuissance ? Je suis né parce que je l’ai voulu et choisi, sûr et conscient de ce Possible. Je suis toujours tenté par un vieux désespoir et, si n’étaient les autres que je crois aimer, il me serait facile d’y céder… Ce sont les autres, et cet Amour, qui m’ont forcé à Te retrouver ici, sur notre Terre, c’est par eux que Tu m’as gardé… Ne suis-je pas un peu de Toi ? Ne me quitte pas.

*30-5-1974, Auroville : Maintenant le désir a brouillé ma compréhension, ce désir qui forme des existences entières, minute après minute, heure après heure, à forces de projections, à force d’accaparer et d’envahir le futur encore vierge…

*1-6-1974, Auroville : Tout, tout, plutôt que le cauchemar et l’horreur d’une vie sans Toi… !

*13-6-1974, Auroville : Mère, permet-moi de tenir, et de passer… Y a-t-il quelque chose de plus beau que Ton sourire ?

*25-6-1974, Auroville : Le Glouton, le Morne, le Vautré, l’Inutile.

La Vérité doit être bien forte pour percer cette inertie, cette lourde résistance… ! Parfois un évènement survient qui rouvre une fenêtre de l’âme… Où es-Tu ? Y a-t-il un autre être que cette médiocrité insincère ? Un être entier ?

*26-6-1974, Auroville : Où es-Tu, que fais-Tu, Douce Mère ? Sans Toi toutes les vérités forment un vide…

*10-7-1974, Auroville : O Mère, je viens encore user de ces mots qui limitent et enterrent sans rien contenir, parce que j’ai encore besoin de marquer le progrès, comme pour creuser le lit de la rivière, pour plus de fidélité…

*22-7-1974, Auroville : Mon passé piégé de pouvoir et de sexe me poursuit ; dans la lumière ses formations sont toujours vivantes…

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