journal d'une transition

88

ça s’est un peu déchiré et j’ai vu clairement l’effort, le bond qu’il me faudrait faire pour Te rejoindre et me tenir à Ton Rythme, porté par Toi, et j’ai pensé : « mais c’est un effort surhumain ! » . Et en même temps j’ai vu, j’ai senti que c’était possible, que je pouvais le faire. Et, à cette seconde, je T’ai entendue me dire : « Si tu veux le faire, mon aide est avec toi ! ». Alors j’ai su que non seulement c’était possible, mais que ce serait fait. Puis, la seconde d’après, quelque chose a glissé et je me suis retrouvé dans mon ego mental, comme un voile était retombé. Je ne pouvais plus être sincère, même si mentalement je ne trichais pas et voulais honnêtement comprendre quel était cet effort. Et maintenant je ne retrouve plus cet état de conscience, où je vois l’effort à faire et, en même temps je peux le faire, si je le veux, parce que Ton aide est là… Lorsque le voile est retiré, c’est tout clair, la sincérité est une chose concrète, un mouvement réel et Ton Aide est tangible et l’effort à faire est presque comme un bond physique. Et lorsque le voile retombe, alors tout est trouble, ambigu, un jeu de miroirs, une succession d’échos, et tout progrès se mesure dans le temps, et la joie en est presque absente… *12-9-1973, Barjols : Je comprend bien maintenant que la première et essentielle condition pour être sincère et désintéressé dans le travail, pour que le travail à Ton service soit bon et vrai, est le silence et la paix du mental. Sans cette paix, cette tranquillité du désintéressement, le travail est difficile, s’accomplit au prix d’une lutte constante contre l’inertie, manque d’efficacité et de continuité et ne peut rien changer en soi. Et puis je veux Te dire ceci : chaque fois que je vois un endroit harmonieux, une belle demeure, revient cette vieille formation d’une communauté à Ton service – soi-disant – et de moi éclaireur, que toutes les expériences passées n’ont pu, il semble, encore déloger… J’ai peur de cette formation, soit parce qu’en y étant encore réceptif Tu ne pourras me reprendre près de Toi, soit qu’elle contienne quelque vérité et qu’elle doive se réaliser loin de Toi – là, c’est presque un « non » de répulsion ! Les heures où je ne travaille pas, je vais manger les fruits sur les arbres, comme quand j’étais petit… J’essaie d’avoir confiance. Je T’aime. *15-9-1973, Barjols : La pression est parfois si forte que je suis repris de vertiges. Il y a tant d’insincérité dans mon être… Douce Mère, je sais que Ton Corps est plein de lumière et de Vie – même si Tu ne peux pas parler ni Te mouvoir, Ton corps est si plein, si absolument consacré… J’ai des images de Ton Corps, si plein de Vie, si plein…

*19-9-1973, Barjols : Je voudrais trouver ma conscience centrale, le dénominateur commun de toutes ces parties… Hier, Tu étais toute en blanc, Mère d’Amour, si belle…

Made with