journal d'une transition

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Nous ne pouvons pas savoir ce que cela doit être, car la Vérité naît d’Elle Même, et c’est toujours en nous ce qui n’est pas encore Elle qui demande à savoir ou comprendre. « La puissante Mère prendra naissance dans le Temps. »

*14-5-1973, Paris : Rien ne me rend plus content, plus sûr, que lorsque Ta douce pression se pose et s’installe et me couvre et me protège : alors, malgré le tournis, malgré le brouillard, je sais que tout est possible et que tout sera fait puisque Tu le veux.

*24-5-1973, Claouey : J’ai trouvé une occupation merveilleuse : penser à Ton nouveau corps, et comment la Vérité organisera le progrès de chacun, comment chacun sera vraiment, absolument aux pieds de la Vérité et dans la nécessité absolue de la sincérité… Douce Mère, je mène une vie heureuse, je suis comblé… *9-6-1973, Claouey : Je sais maintenant que Tu ne vois plus personne depuis quinze jours… Je relis toutes les « Notes sur le Chemin ». Parfois, tout semble évident et simple, et aussi ce que Tu attends de nous… J’essaie de comprendre, de m’ouvrir. Par exemple ceci : toutes Tes cellules sont conscientes de la Conscience : ainsi peuvent-elles consciemment, matériellement, s’unir au corps formé par le psychique, lui donnant ainsi la qualité matérielle nécessaire de fixité et de densité, et laissant la peau du corps actuel, les éléments et les organes qui sont inutiles au nouveau fonctionnement – sûrement, c’est beaucoup plus merveilleux, infiniment plus. Mais ce qui est sûr, c’est qu’aucun de nous n’échappera à la nécessité de la sincérité, n’échappera à ce qu’il est, proportionnellement à la Conscience, c’est-à- dire que chacun ne Te verra, n’aura de contact matériel avec Toi, qu’à la mesure de son propre progrès… La Conscience a travaillé en nous tous et nous a menés à un état d’être, en quelques mois, que nous n’aurions jamais accepté ou cru possible… *13-6-1973, Claouey : Je crois que, du fait que nous sommes liés au désir et à l’ego, c’est-à-dire au désir d’exister séparément, pour sa satisfaction indépendante, nous sommes liés aussi à la notion de la nécessité de la souffrance et à la conception d’un dieu qui punit. Cela, je le sens terriblement – à cause de la perte des cheveux : c’est dans le corps, c’est-à-dire, le mental et le vital du corps, sentir le divin comme punissant… Je m’en suis rendu compte ce matin parce que, pour la première fois, il m’est venu l’idée que, peut-être, Tu voulais la beauté et l’harmonie, même plus que je ne le veux moi-même, mais que ce que Tu refusais, c’était le désir de la satisfaction égoïste… Alors j’ai senti comme une fermeté dans le corps, une attitude saine qui se réveillait et qui pouvait, du dedans, volontairement, remettre l’harmonie, par un mouvement de force spontanée. Mais je n’y arrive pas…

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