journal d'une transition

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*1980, Auroville : On va en enfer, consciemment. Le mieux c’est d’y aller debout, vivant, sur la terre, dans un corps. On va en enfer. On n’en ressort jamais. Il n’y a nulle issue de l’enfer. On peut croire que l’on est sorti. Mais on se ment à soi-même. Nul ne peut en sortir. Nulle grâce, nul secours ne peuvent jamais vraiment délivrer de l’enfer. Il n’y a qu’une réalisation : l’enfer n’existe pas ! Un état que l’on ne peut imiter, auquel on ne peut prétendre. Consciemment on accepte la loi de l’enfer. Lorsqu’on aspire à ne plus tricher, mais qu’on n’est pas encore capable de liberté. On éprouve l’enfer. Et, un jour de ce temps, de cet espace, ou d’autres espaces-temps, on accepte que ce soit fini. L’enfer s’invalide. L’adversité se défait. On a appris. Que l’on existe. Que l’on peut choisir. Et, le sachant, que l’on peut offrir et unir son choix à Cela qui est. *27-3-1973, Paris : Aujourd’hui l’atmosphère s’est apaisée, le brouillard s’est un peu retiré. Il m’a semblé que ce que j’avais vécu était comme l’illustration à ma mesure de la réalité des forces qu’Il exprime et décrit dans ce passage de « Savitri » que je viens de traduire. J’essaie de progresser avec la Force sans poser de questions ou, du moins, en adhérant le moins possible aux questions inutiles. Tout cela me fait envisager des aspects, des réalités, comme par des fenêtres orientées dans beaucoup de directions que l’on ouvre un instant puis referme. Tout est à faire. Je ne puis pas Te dire aujourd’hui que j’ai toutes les difficultés, mais que toutes les difficultés sont là. Je ne comprends rien, je ne sais rien. Toi seule existes, Toi seule es réelle. *1-4-1973, Paris : Ces jours-ci j’ai traduit deux chants de « Savitri », « La Descente dans la Nuit » et « Le Monde du Mensonge », qui m’ont beaucoup aidé. C’était, c’est très important pour moi. Maintenant, beaucoup de mon passé, beaucoup de ce que je suis, s’éclaire. Presque tout, en fait. Avec cette phrase de Toi, disant que le vital est indispensable à la transformation et à la manifestation divine et que c’est pour cette raison que les forces adverses s’en sont presque totalement emparé. Alors, toute la culpabilité s’en va de moi. Comme à chaque fois que je ressens l’aide de Sri Aurobindo, c’est un élargissement, la perception profonde que tout – le mal les difficultés, les adversités, les résistances – est compris dans un immense embrassement d’amour et de clairvoyance, sans aucun jugement. ***

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