journal d'une transition

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*13-3-1973, Paris : Pour tous les progrès qui sont à faire je trouve que j’ai besoin de Toi, d’être dans Ton atmosphère. J’abandonne cette volonté coupable de repousser les pensées de mon retour : j’ai besoin de Toi, j’ai besoin de m’ouvrir. Ce soir j’ai compris – une compréhension d’une seconde – combien merveilleuse devait être l’aspiration du corps. Aussi il me semble percevoir que le mental physique terrestre commence d’admettre, comme possibilité actuelle, la transformation de Ton corps, la continuation et l’immortalité apparente de Ta vie physique : n’est-ce pas le signe que Ta victoire est certaine ? *14-3-1973, Paris : Mère adorée, je ne puis retenir une joie si grande, si folle, celle d’un enfant libre enfin de courir vers sa mère, vers son foyer, à l’idée que je vais rentrer… A côté, des choses viennent murmurer que le moment n’est pas venu, qu’il me faudra attendre bien longtemps loin de Toi, que les racines de la volonté de pouvoir sont loin d’être extraites, que je suis loin d’être capable de Te servir… Quelle est Ta Volonté dans tout cela ? *16-3-1973, Paris : Au milieu de la nuit j’ai eu un long rêve où une force adverse prenait Ta forme et Ta fonction ; vers la fin elle m’a dit par Ta bouche que je ne reviendrais jamais. Douce Mère, lorsque je me suis réveillé, bouleversé, j’ai mis un certain temps à m’assurer que ce n’était pas Toi : ma soumission était malheureuse, je n’éprouvais pas la dévotion du cœur à Ton contact, ce n’était pas Ta Présence, Ton Amour. Je suis resté très troublé : deux frères assistaient à tout ce qui se passait entre cet être et moi et allumaient des cierges ; ils semblaient trouver normal et presque plaisant l’état de diminution dans lequel je me trouvais. Au réveil, je n’avais plus confiance en rien, ni en personne. Ce que je ne puis comprendre, c’est pourquoi ces forces continuent-elles d’exercer librement leur empire ? Ne savent-elles pas que Tu es plus forte, plus puissante que leur totalité réunie ? Il ne faut pas s’enfuir dans des états meilleurs, mais descendre, les yeux ouverts, et regarder, guidé par Toi, et T’offrir tout ce que je vois.

*17-3-1973, Paris : La transformation de la nature égoïste demande tant de soin et de patience et d’attention et d’amour ; permettez que de mon côté je développe les qualités nécessaires de soumission et d’endurance…

*25-3-1973, Paris : Il se produit dans chaque individu ce qui se produit dans le monde…

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