journal d'une transition

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*16-3-1972, Saint B. : Voici les pétales de la rose rouge et de la fleur de « Transformation » que Tu as fait donner à E.B avant son départ de l’Ashram… J’ai lu les entretiens de Satprem avec toi, j’ai regardé Tes dernières photographies ; j’ai senti une grande bouffée de Ta présence dans le matériel, comme là-bas, comme auprès de Toi, comme agenouillé, ma tête posée contre le marbre du Samadhi… Mâ, j’ai confiance, et c’est nouveau, j’ai confiance que Tu ne devras pas quitter le corps, que Tu vas être Mère béatifique, sur la Terre… *18-3-1972, Saint B. : Le Même Divin est au-dedans de chacun. Le Même Divin est en haut. Nous sommes le Même. Pourquoi sommes-nous différents les uns des autres ? Pour réaliser l’Ananda sans fin de l’expérience éternelle, pour la manifestation de la joie d’être, de l’éclatement, du jaillissement puissant, irrésistible et éternel dans l’infinité des formes, de la joie d’être…

*19-3-1972, Saint B. : Lorsque Ta Présence augmente, alors seulement tous les désirs sont satisfaits…

*20-3-1972, Saint B. : Combien d’années cela prendra-t-il avant que le vrai travail puisse commencer ? Me terrer dans un coin, dans la foule, n’importe où, seul avec mes appétits, mes impossibilités et ma souffrance ? Mais cela c’est la vieille route, c’est la voie obscure…

*24-3-1972, Saint B. : Je suis comme une loque ; fondre et que l’horreur soit dissoute… !

Les nuits sont chargées d’évènements que je ne cherche plus à comprendre, dont je ne veux plus me souvenir ; quelquefois mes bras, mes membres, mon corps, cette matière où j’existe, sont animés par Ton feu, quelquefois ma tête est Tienne… Il y a Ta solution, que j’ignore… La gratitude est la seule manifestation de la conscience humaine qui soit libre de l’ego. Comment naître si bas ?

*25-3-1972, Saint B. : En haut, il y a une sorte de combat. Quelque chose d’hostile peut-il encore exister ?

*27-3-1972, Saint B. : Comme çà, avec cette lucidité pauvre du mental isolé, si je regarde autour ou en arrière, je suis seul dans la foule, il n’y a rien qui Te ressemble… O Mâ, je veux aimer, j’aime, j’ai de l’amour, et cet amour est avili par le marasme inférieur. Laisse-moi trouver la vraie fleur que mon cœur vivant déposera devant Toi !

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