journal d'une transition

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-1976-

*2-1-1976, Auroville : Avec la nouvelle année est venue une sorte de fatigue, un retour à la tristesse, ou bien simplement la tension d’une naissance parmi les jeux d’influences… Quelque part il m’a semblé être conscient d’une histoire universelle, de l’Histoire Vraie, être conscient de ce qui se passe… Dans le mental les termes de la croissance apparaissent contradictoires. Mais ce qui croît, c’est la conscience et toutes les contradictions s’effacent un jour ou l’autre dans plus de conscience… Je sens l’extrême fragilité de l’être humain qui toujours se brise, se trompe ou dénature Ta Présence. *4-1-1976, Auroville : Il me faut me délivrer de cette féminité sexuelle dévorante, cette soif sexuelle qui m’a suivi et m’a conditionné et m’a déterminé dans ces cercles de souffrance, de recul, de défense, de faux équilibre, qui m’a poussé à faire une création fausse… Il me semble parfois que si cela n’était pas entré en moi quand j’étais si enfant, je n’aurais jamais eu de « difficultés personnelles »… mais tout, tout est nécessaire certainement ou, au moins, utile…

*11-1-1976, Auroville : On n’est rien, on n’est rien, figé, malade, on n’existe pas… ! Mais où est donc la possibilité de s’unir consciemment à la vraie réalité du monde et des choses ?!

*14-1-1976, Auroville : Il y a deux choses dont j’ai beaucoup de mal à me délivrer : La première est cette fixation sexuelle qui reprend force à chaque fois qu’elle retrouve un support ; La deuxième est cette constante insincérité qui consiste à faire les choses – les gestes, les actes corporels – « pour la galerie », c’est-à-dire comme les paons ou les coqs ! *24-1-1976, Auroville : Je vis pour moi-même et pas pour Toi ; et même si ce que je fais peut T’être agréable, comme c’est toujours moi le premier satisfait, j’intercepte toute possibilité de changement ou de rapprochement – et c’est cela qui me ferme de tout et des autres, de Toi en les autres -.

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