journal d'une transition

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*7-5-1975, Auroville: When life comes to me with good-will I feel grateful to You, Mother…

Sri Aurobindo has wanted and works very much to make her free from her defects and to give her back her right place and role. And tonight I feel this devotion and gratitude.

*10-5-1975, Auroville: Ca entre par le centre sexuel puis, à l’aide de pensées, monte dans le vital et, peu à peu, fixe l’affectivité sur l’objet du désir sexuel. Et un beau matin je me retrouve prisonnier, isolé, attaché à l’objet du désir comme à un piquet de torture ; je perd toute conscience de l’unité, de la liberté, je me sens séparé des autres et, en même temps, lié. Cela pousse à argumenter, influence la volonté, veut s’emparer de l’action et précipiter tout mon être physique dans la démarche du désir… et s’ensuivent souffrances et mensonges sans fin… Bref, il faut tenir et ne pas Te faire l’injure d’un tel gâchis ! *12-5-1975, Auroville : Aujourd’hui c’était le désespoir, le renoncement négatif et ce sentiment terrible d’une impasse qui m’a habité si longtemps, fondé sur la connaissance intérieure qu’il est impossible de cesser d’exister, où je me sens donc condamné à une éternité de difficulté d’être, sans élan de vie, sans joie, comme forcé et par conséquent incapable de faire le progrès nécessaire : vivre – vivre. Et Tu es là, l’Amitié divine est là, et le partage, toujours tout est là pour une extase de bonheur qui semble ne jamais finir de soulager, de guérir, de calmer cette étrange blessure. Mais la vie, où est la vie, comment est-ce que l’on vit ? En s’oubliant, c’est vrai… et le travail est là ; pour mieux s’oublier… ! Je comprends qu’il faut beaucoup d’humilité et de courage… *14-5-1975, Auroville : Pourquoi en fait, pourquoi le Seigneur n’est-Il pas le maître entier de Sa demeure ? Il n’y a pas de réponse. Il y a seulement une autre conscience en laquelle cette question n’existe pas. Parfois je pense que j’ai dû venir sur la terre avec la possibilité d’une liberté formidable pour que quelque chose de si laid et si dénaturant se précipite ainsi dans ma vie et ma conscience… *20-5-1975, Auroville : Plus je Te parle ainsi et plus je suis écoeuré ; ce n’est pas ça, ce n’est pas ça, c’est encore en plein dans le mensonge, c’est cette attitude malsaine et fossilisée dont je ne parviens pas à surgir… être Toi, aller vers Toi, en Toi, c’est autre chose, Autre Chose…

*29-5-1975, Auroville : Parce que Tu T’es donnée à moi, Bien Aimée, pour T’exprimer ma gratitude je lutte pour vivre. Et vivre, c’est devenir vrai. « Un peu de vérité n’est pas assez, il la faut tout entière. »