Un Parcours

réservé un billet d’avion, malgré le travail qu’elle a dans sa compagnie, et elle arrive.

Elle est assise près du lit quand je me réveille d’une sorte de sieste, à me regarder : c’est bi en. Elle est bien belle et elle porte de la joie, elle est harmonieuse et présente, même si elle a encore pris du poids et bûche comme une esclave dans son nouveau poste au sommet de l’échelle… La jambe droite est gonflée : un autre œdème. Il faut masser régulièrement ; les testicules et la verge sont comme noyées dans une poche d’eau, c’est impressionnant, mais on m’assure que ça va se résorber bientôt. Et on m’apporte mon premier repas : une soupe de poulet ! Cela dot faire 50 a ns que je n’ai pas goûté de poulet et presque aussi longtemps que j’ai oublié le riz et là, je dévore les deux à la fois, goulument ! Aurevan et Parthipan se donnent bien du mal et sont fatigués ; Aurevan apprend beaucoup et les docteurs s’adressent à elle pour tout, et elle s’occupe de ce corps comme d’un petit enfant malade, du nettoyage au massage ; Parthipan aussi, à qui les infirmières parlent librement comme à leur frère. Je suis à présent presque aussi sourd que Jean Yves et mon œil droit ne voit toujours rien et, lorsque je recommence à marcher un peu, je dois constater que le problème moteur est toujours là. Auragni vient plusieurs heures chaque jour avant d’aller travailler toute la nuit à son ordinateur – il y a plus de 10 heures de différence avec Houston, au Texas, où siège sa compagnie et réside sa famille (Antoine et leurs deux filles, Kalyani et Anouk). J’ai faim. Vraiment faim.

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