Un Parcours
Toute communauté, tout groupement plus large que celui d’une famille, même élargie, contiendra une diversité de positions et de perspectives et un éventail de propensions ; il y a donc parmi nous ceux qui se conduisent comme les gardiens de la doctrine ; comme il y les révoltés, les excentriques, les sages, les idiots. En Auroville, nous disposons d’un trésor d’enseignement si formidable que nous tendons à le réduire autant que possible à notre mesure et utilisons ses filaments d’or et de diamant comme des flèches pour percuter l’opposition ou prouver notre vertu : nous nous fusillons mutuellement à coups de citations. Toute ma vie ici, j’ai eu mon lot de dards empoisonnés, et je peux compter sur les mêmes perpétuels arguments pour venir s’attaquer à la moindre tentative d’expression que j’aurai l’audace d’oser. Mais ce sujet qui nous consume aujourd’hui, celui d’une ville divinement inspirée au centimètre près, inamovible et indifférente à toute expérience vivante et même à toute aspiration de ses habitants – qui doivent se satisfaire du rôle muet de serviteur -, nous hante depuis les premiers jours. Et peut-être nous hante-t-il depuis des âges. Il s’agit de la dichotomie, ou de la distance infranchissable et irréversible entre ce qui est « décrété » et ce qui nait et se forme par l’expérience. J’ai déjà beaucoup écrit à ce sujet. Mais juste ces jours-ci, cet homme que je respecte et estime et e n qui j’ai confiance, cet homme qui fait un formidable travail de communication dans le présent, Alok Pandey, a été invité par les « fidèles » du plan divin et d’une route parfaitement circulaire comme élément majeur et déterminant du destin d’Auroville te l
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