Un Parcours
mais c’est, je crois, une sorte de raccourci, un appel à sortir de cette gadoue…
Le 13 Octobre, tout s’est précipité ; l’état de Janaka s’est tellement aggravé que Diann e a accepté qu’il soit emmené au Dispensaire de l’Ashram, sous la direction de Datta ; Larry, qui est de retour, est venu aider ; Janaka a été placé dans une chambre spéciale avec des machines et un appareil pour faire fonctionner les reins, je crois ; il est entré dans une sorte de coma avant même d’arriver là et, à ma connaissance, n’en a pas émergé jusqu’au dernier moment ; j’ai passé la nuit à son chevet, seul avec lui dans ce petit espace, sans parvenir à rétablir aucun contact pour plus de quelques secondes à la fois, comme volées à la « loi » de la mort ; Larry est venu me relayer assez tôt ce matin du 14 et je suis rentré à Sincérité ; mais bientôt Nar est venu me chercher : Janaka avait quitté son corps à 9.50 et la nouvelle s’étai t vite répandue et déjà plusieurs personnes s’étaient rendues près de Dian ne pour la lui annoncer : il fallait que je retourne auprès d’elle au plus tôt, pour ne pas la laisser ainsi exposée… La hutte était bondée lorsque j’y arrivai et Nar avait porté Dianne sur la petite terrasse au bord du jardin, à l’arrière, dans son fauteuil, et les gens me laissèrent seul avec elle. Elle voulait « s’en aller » tout de suite, tout de suite rejoindre Janaka, qu’il n’ait pas à l’attendre ; comment faire ? Elle avait déjà, je l’appris plus tard, tenté de convaincre Larry, le père d’Auralice, de l’aider à en finir, ce qu’il avait refusé ; elle demanda d’abord que je la porte jusqu’au bord du canyon, la munisse d’un bidon de kérosène et la laisse se jeter en flammes dans la ravine… Je comprenais très bien qu’elle ne puisse envisager de rester seule sans Janaka et d’avoir à imposer le fardeau de ses soins à d’autres personnes, et même le souci des besoins d’Auralice ne pouvait la convaincre autrement, car elle
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