Un Parcours

L’argent de Janaka a été bloqué aux Etats -Unis et nous avons dû ralentir les travaux et renvoyer un certain nombre d’ouvriers ; j’ai plus de temps pour Samuel, qui va bientôt s’en aller. Rien de ce que je suis comme poussé à écrire ne semble atteindre personne, et pourtant je sais que ce que je tente d’exprimer est fondé, harmo nieux et essentiellement vrai ; alors, qu’est -ce qui manque ? Est-ce une sorte de vitalité entraînante ? Je ne crois pas que ce soit Ta sanction, au sens de soutien intérieur, puisque c’est de là que je reçois l’inspiration ; ce doit être une faute de cons truction dans mon milieu d’expression personnel ou individuel, ou une sorte d’étrangeté qui me fait échouer dans le silence ou l’incompréhension ? Cependant, je vois bien que certains comprennent et partagent et apprécient, comme au- dedans d’un même mouvement de conscience… Namodev me regarde, devinant que Samuel me manque déjà, parti hier, et je fonds en larmes ! Puissé-je être retiré de l’existence, simplement ne plus être, c’est un fardeau insupportable ! Oui, je sais, c’est l’ego qui doit disparaître, abdiquer, se dissoudre, se défaire, qu’il n’y ait plus que la vraie conscience ici, dans ce corps de terre. Diann e a demandé d’avoir u n chat, blanc, roux et brun, pour débarrasser la hutte des rats envahisseurs et, me promenant hier soir, j’ai entendu un miaulement désespéré et trouvé un petit chaton de ces couleurs exactement, abandonné – me voici donc en compagnie pour la nuit ! Pour sa fête, je lui ai apporté un panneau de bois dans lequel j’ai taillé un paon et serti une opale, ainsi que la peinture d’ un oiseau de tonnerre que je lui ai préparée.

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