Un Parcours
Ce n’est que tôt le matin et pour quelques heures seulement que je peux travailler au Matrimandir ; Krishna a besoin d’attention ; B et A, chacune à sa manière et en même temps, me demandent de répondre à leur attachement, mais ce sont aussi de très bonnes amies. Krishna oscille, comme à son habitude, entre un état dramatique et un autre et parfois me maudit lorsqu’il éprouve un sentiment de dépendance et parfois émerge comme lavé d’une bataille et empli de tendresse. G m’écrit souvent ; il va travailler au Soudan ; il me manque. Gundolf, le fils de Menaig, un « garçon difficile » d’une quinzaine d’années, s’est tué au cours d’une escalade à Yercaud – comme un plongeon direct, presque immédiat ; les gosses en sont très troublés ; que savons-nous ? C’est un passage presque instantané qu’il a « choisi » en tout cas. B et moi essayons de récupérer à Ma dras l’argent qui était dû à Dom et c’est laborieux, mais Krishna en a besoin ; l’ambassade du Maroc où nous avons plusieurs fois écrit, refuse de lui donner un nouveau passeport et ne consent qu’à le rapatrier, sans aucune garantie qu’il aura la liberté de ressortir du Maroc. D est à présent secrétaire du Conseil exécutif – une ambition réalisée ! - et sort de la pièce lorsque j’y viens présenter le « cas » de Krishna qui a besoin d’une aide financière et d’un effort collectif de la part d’Auroville pour soutenir ses résidents d’où qu’ils viennent (il y a aussi le cas de Mahmoud que les autorités iraniennes veulent « récupérer »). Ainsi D est à sa place et sa conduite lui vaut une appréciation de son groupe d’élection, et tout va bien, tout est « clair » désormais, et je ne peux plus voir mon enfant… quel minable je suis ! « Douce Mère, nous vo ulons que Ton Agenda soit le cœur d’Auroville… », voici comment commence la déclaration que nous sommes nombreux à avoir signée ; c’est Shankar qui est venu nous voir pour que nous la signions ici.
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