Un Parcours
mort… mais il me semble qu’il imite Satprem dans ses déclarations à l’emporte -pièce et je m’applique à préserver un équilibre viable entre nous deux). En parlant avec des docteurs, j’ai compris que cette mutation génétique des globules rouges (en forme de faucille) qu’il a hérité de son père probablement, est surtout dangereuse en cas d’ infection, car le système immunitaire est affecté directement ; or Krishna a très mal dans une jambe et cela l’effraye ; je l’emmène à Salem en voiture et un docteur, qui semble comprendre la situation, lui donne une piqûre d’antibiotiques pour aider son o rganisme à se défendre et se remettre d’aplomb. Krishna justifie encore la violence, alors que je la considère comme une faiblesse et un recul en arrière, quand nous devons devenir si calmes et silencieux pour laisser agir la vraie Force… Il tend à envahir tout l’espace intérieur, à monopoliser toute l’expérience et je dois être attentif à ne pas réagir ; d’ici, je me dis que la seule alternative à la vie en Auroville serait, pour moi, d’être en mouvement constant, d’aller d’un lieu à l’autre sans s’arrêter nulle part – mais il faut en avoir les moyens ! Le 8 Mai nous rentrons à Pondy et prenons une chambre au Parc à Charbons et un rendez- vous avec le Docteur Datta de l’Ashram pour qu’il nous conseille : Krishna a maintenant comme une profonde varice à la j ambe et il s’en inquiète beaucoup. Datta pense à une filariose. Puis Krishna réalise que j’ai besoin de retrouver ma propre atmosphère et nous décidons que je rentre à la maison et viendrai le voir à Pondy chaque jour et m’occuperai de tout ; Aruna et Barb ara m’attendaient, tout est en ordre et j’ai tant de gratitude pour ce lieu où je revis !
Krishna s’épanouit à nouveau, il rayonne. Je le ramène à Sincérité.
C’est comme si, entre lui et moi, se trouvait cette alchimie créatrice qui permet d’ouvrir le chemin, mais c’est si rare que c’en est précaire et très vulnérable.
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